Ce sont les amateurs, ceux qui aiment, ceux qui répètent des mois et des mois pour jouer une ou deux fois, ceux qui sacrifient
    leurs loisirs, ceux qui se penchent par plaisir et par passion sur nos textes, nos egos, nos émois qui nous rappellent que nous sommes non seulement contemporains mais vivants.
    Ceux qui dans l’ombre, loin des médias, des stars, des colloques et des gloses, font circuler nos textes et nos convictions pour peu que nous en ayons encore… ce sont eux qui partagent et qui
    font partager.
    Jean-Claude Grumberg Auteur dramatique
    Extrait d’une lettre adressée à la FNCTA (Fédération nationale des compagnies de théâtre amateur). Centenaire,
    2007.
    Le théâtre. C’est le lieu idéal pour une confrontation avec le Temps. Sur une scène, ce combat prend vraiment son ampleur. Le théâtre, c’est une course contre
    la montre. Une tragédie doit trouver son rythme en deux tours de cadran. Une intrigue doit se nouer en quelques minutes. Se dénouer en quelques secondes. Vous disposez d’un temps donné pour
    raconter votre histoire, d’un autre espace de temps pour faire évoluer l’humeur de vos spectateurs, de quelques instants pour faire naître un sourire, déclencher un rire, d’une toute petite pause
    pour qu’une larme perle à la paupière d’une petite dame au troisième rang. Et tout cela dans un savant mélange, un dosage aléatoire et en perpétuel équilibre. Que le comédien soit un peu plus
    lent que d’habitude, et l’effet se transformera en pétard mouillé. Qu’il soit un peu plus rapide, au contraire, et ce qui paraissait excellent le soir précédent se révélera de moindre intérêt…
    Jean-Paul Alègre.  Extrait de Jeux de planches. L’Avant-scène théâtre
